Vous pensez maintenant que l'accompagnateur est prêt pour répéter avec le chanteur. Il a étudié les mots, il a maîtrisé les passages difficiles techniquement, il est satisfait de son travail et a compris les intentions du compositeur. Son jeu est libre de toute anxiété, mais (pardon de le dire, cher lecteur), il n'est pas encore tout à fait prêt à répéter avec le chanteur.
Des yeux pour voir et des mains pour jouer
Il doit maintenant apprendre à oublier ses doigts, à laisser ses yeux se promener sur la portée du chant. Il doit - après avoir soigneusement fermé toutes les portes, s'il a une voix comme la mienne - marmonner, puis chanter la ligne vocale, prononçant les mêmes mots que le chanteur aura a prononcer.
Ainsi, il corrigera toute tendance à adopter le mauvais tempo. Il s'apercevra que que telle phrase doit être chantée en une seule respiration, et il devra peut-être augmenter légèrement le tempo du chant pour rendre ce phrasé possible.
Il se fera une petite note mentale sur ce moment précis de la partition où le chanteur risque de respirer - car, on peut le regretter, mais les chanteurs doivent respirer -, et adaptera son jeu et son phrasé en conséquence.